samedi 01 avril 2023 | Pays : Mali | Localité : Bamako | Annonceur : FEMA (Femmes et Enfants des Communautés Minières Artisanales au Mali)

Termes de référence

Pour Une, ou un Consultant en Mines artisanales et Environnement

1. Le contexte :

Le Mali est un pays riche en ressources naturelles et se classe en termes de production aurifère parmi les principaux exportateurs d’or en Afrique. Il existe une forte activité artisanale qui est estimée à quatre tonnes par an. Ces chiffres sont reconnus « non-exhaustif » ; à cause de la faiblesse du recensement de la production artisanale et du système de contrôle des exportations non ou peu adapté. Cette production aurifère contribue à elle seule à hauteur de 8% du PIB et constitue le premier pôle des exportations dans la balance des paiements avec un pourcentage estimé à 80% des exportations.

Le sous-secteur minier artisanal, qui comprend majoritairement l’extraction de l’or et sa commercialisation, génère beaucoup d’emplois et est la principale source de subsistance pour la plupart des habitants des zones minières du pays. L’orpaillage attire ainsi de plus en plus de populations dans les zones aurifères du Sud et de l’Ouest du Mali. Dans ces zones, l’activité´ connait une certaine mécanisation de la production et l’utilisation de produits chimiques interdits. Le Code minier donne le droit aux orpailleurs traditionnels d’opérer dans tous les endroits sauf ceux qui font l’objet d’un titre minier. Cependant, les opérations mécanisées ne peuvent se réaliser qu’a` l’intérieur des couloirs d’orpaillage désignés par le gouvernement. En pratique, la création et l’utilisation de couloirs ne marchent pas d’une façon optimale et les conflits entre les opérateurs miniers industriels et les orpailleurs s’accentuent. Les superficies libres pour créer de nouveaux couloirs d’orpaillage sont rares dans les zones minéralisées riches en or, ce qui conduit les mineurs a` occuper des secteurs miniers dans les limites des permis industriels. La prise en compte de l’orpaillage par la législation minière du Mali est une avancée non négligeable qui dénote l’importance de cette activité´ pour le pays. Néanmoins, l’application de la loi sur le terrain s’avère difficile. Le pays n’a pas encore trouve´ un système qui concilierait de manière équitable les intérêts des opérateurs industriels avec ceux des orpailleurs, indiquant que les conflits actuels pourraient bien continuer a` court et moyen terme. Malgré´ une présence féminine importante dans l’activité´ minière artisanale, l’équilibre du pouvoir est en faveur des hommes dans l’organisation de l’orpaillage. Les femmes, bien que nombreuses, sont ainsi peu visibles dans le sous- secteur artisanal au Mali et manquent d’appui, de formation et d’information.

De plus, le travail des enfants dans l’orpaillage, malgré´ son interdiction, continue a` avoir des impacts importants sur la sante´ et la scolarité de ces derniers. L’exploitation minière artisanale pourrait contribuer à l’économie nationale et à celle de Kéniéba en particulier, mais pourrait aussi entrainer des effets négatifs sur la situation environnementale et sociale de cette zone. 

C’est dans ce contexte que le projet FEMA intervient dans le cercle de Kenièba, une des principales zones d’exploitation artisanale de l’or dans le pays, afin d’améliorer le bien-être des femmes et des enfants des communautés et d’assister les parties prenantes dans la gestion sectorielle et la gouvernance du secteur minier.

L'une des composantes du projet est liée à l’amélioration des indicateurs économiques des femmes travaillant sur les sites d’orpaillage ; et par ricochet le développement économique des communautés minières dans le cercle de Kéniéba. Pour atteindre ce résultat, l’une des activités programmées est de faire l’état des lieux des techniques utilisées sur les sites miniers artisanaux puis élaborer des modules de formation relatifs aux techniques identifiées, former les formatrices sur ces modules de formation et enfin, appuyer l’animation des sessions de formation par les formatrices.

Les présents termes de référence définissent donc les objectifs, les conditions de réalisation et le déroulement de l’activité citée ci-haut au niveau de 10 villages de quatre communes du cercle de Kéniéba.

2. Objectif global :

• Renforcer les capacités des femmes artisanes minières (orpailleuses) partenaires du projet FEMA sur les techniques d’extraction de l’or dans les sites miniers artisanaux de 10 groupements de femmes de 10 villages dans 4 communes du cercle de Kéniéba[1].

3. Tâches principales :

• Préparation et tenue des rencontres avec l’équipe terrain du projet FEMA en général et en particulier avec le superviseur des activités de IMPACT à Kéniéba ;
• Préparation et tenue des rencontres sur les sites miniers avec les acteurs locaux (groupements des femmes partenaires, Tomboloma, autorités traditionnelles, élus communaux) dans les communes de Kéniéba, Dabia, Sitakily et Dialafara ;
• Identification d’un site d’orpaillage par commune partenaire du projet FEMA avec partenaires locales, et organisation de rencontres avec les orpailleuses pour faire l’état des lieux des techniques actuelles de l’orpaillage ;
• Des rencontres de restitution sur l’état des lieux des techniques utilisées sur les sites miniers artisanaux et nouvelles techniques identifiées auprès du projet FEMA en général et de IMPACT en particulier :
• L’élaboration des modules de formation sur les nouvelles techniques identifiées relatives à l’extraction artisanale de l’or ;
• La formation des formatrices (20 femmes minières soit 2 par groupement et 4 agentes terrain) sur les nouvelles techniques utilisées sur les sites miniers artisanaux ;
• Appui l’animation des sessions de formation de 10 groupements par les formatrices.

4. Livrables :

• Réaliser sous la forme d’un rapport l’état des lieux des techniques minières utilisées sur les sites miniers artisanaux ;
• Soumettre sous la forme d’un rapport et plan d’action une liste descriptives de techniques minières modernes, sécuritaires et respectant l'environnement ;
• Élaborer des modules de formation relatifs aux techniques identifiées ;
• Former les formatrices du projet FEMA sur les modules de formation qui furent élaborés ;
• Appuyer les formatrices du projet FEMA lors des sessions de formation que celles devront offrir aux orpailleuses.

5. Profil recherché :

La personne devra avoir le profil suivant :

• Une qualification appropriée dans l'exploitation minière, le traitement des minéraux et la gestion de l'environnement ;
• Une expérience de terrain dans la conception et la mise en place d'usines et ou d’usines de traitement de l'or adapté aux opérations minières artisanales et à petite échelle fortement souhaitées ;
• Avoir une expertise avérée dans le domaine de la réduction du mercure et/ou sa non-utilisation dans le processus de traitement de l'or ;
• Une expérience de travail dans la protection de l'environnement, la sécurité et la santé dans les mines ;
• Avoir une expérience dans le renforcement des capacités des mineurs artisanaux aux technologies minières ;
• Une connaissance de l'intégration du genre dans la gestion des ressources naturelles serait un avantage ;
• La maîtrise du français est indispensable et la connaissance des langues locales de la région de Kayes est un atout ;
• Une expérience de travail sur les sites miniers de la région de Kayes est un atout.
• Une expérience dans la formation des adultes dans le contexte de l’orpaillage est un atout.

6.       Pour déposer votre candidature :

Merci d’envoyer les éléments suivants par courriel à jobs@impacttransform.org et en indiquant dans le titre du courriel :  Consultance sur les mines artisanales et environnement et votre nom.

• Votre curriculum vitae
• Une lettre démontrant votre expertise en lien avec le profil recherché et les livrables demandés (maximum 1 page)
• Soumettre un plan de travail et un échéancier pour la réalisation des livrables prévus (maximum 2 pages)
• Attentes salariales (honoraire journalier en XOF)

La date limite pour le dépôt des candidatures est le 10 avril 2022. Les entretiens se dérouleront par Zoom début fin avril 2023. Le début du contrat de consultance est prévu pour le 1 mai 2023.

Commune de Kéniéba : villages de Kéniéba, Linguekoto 1 et Kolomba 2 ; Commune de Dabia : villages de Dabia et Dandouko ; Commune de Sitakily : villages de Sitakily, Baboto et Djidjan-Kéniéba ; commune de Dialafara : Village de Dialafara et de Bourdala.