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Département Atacora - Bénin

Ajouté : sam. 18 juil. 2020 - 21:44 | Modifié : sam. 18 juil. 2020 - 22:23 | 3K+

Crée par l’Arrêté Général n°149 du 24 Juin 1913, la Préfecture de Natitingou fut un bureau de cercle ayant pour chef-lieu Boukombé. Le 30 juin 1915, il a été coupé en quatre entités appelées subdivisions. L’Arrêté Local n°1316 du 26 août 1932 fait de Boukombé un poste administratif dépendant de Natitingou. Grâce à l’Arrêté Général du 11 mai 1955, Natitingou est devenu officiellement le chef-lieu du département de l’Atacora.
Par ailleurs, il est à remarquer que le Cercle de Kouandé a vu le jour le 23 septembre 1959 avec trois (03) postes administratifs que sont : Kérou, Péhunco et Birini. Du grand Atacora, il ne restait que les postes administratifs de Matéri, Manta et Toucountouna pour former le cercle de Natitingou.
Au lendemain de l’accession du Dahomey à l’indépendance, le 1er août 1960, le décret n°291 du 21 octobre 1960 a subdivisé le territoire national en six (06) régions appelées département et a fixé le ressort territorial. Ainsi, Boukombé, Kouandé, Natitingou et Djougou sont regroupés dans le département du Nord-ouest qui est appelé province de l’Atacora pendant la période révolutionnaire et département de l’Atacora depuis le renouveau démocratique.
En 1980, l’Atacora était constitué de quinze (15) districts, suite à l’éclatement en deux des districts de Djougou puis de Natitingou du fait de leur grande taille. Avec le renouveau démocratique, treize (13) circonscriptions administratives ont été créées.
Ainsi, c’est à la faveur de la Réforme de l’Administration Territoriale (RAT) qui s’est traduite, entre autre par le couplage de la décentralisation et de la déconcentration par la loi n°97-028 du 15 janvier 1999 portant Organisation de l’Administration Territoriale de la République du Bénin, que l’ancien Atacora a été scindé en deux (02) départements que sont : le département de l’Atacora regroupant les communes de Boukombé, Cobly, Kérou, Kouandé, Matéri, Natitingou, Péhunco, Tanguiéta et Toucountouna, et le département de la Donga regroupant les communes de Bassila, Copargo, Djougou et Ouaké. Mais Natitingou, le chef-lieu de l’Atacora, en attendant l’effectivité définitive du département de la Donga, assurait la gestion administrative des deux départements jusqu’à fin juin 2016 avec la création et la nomination des 12 Préfets.
Le troisième Recensement de la Population et de l’Habitat de février 2002, a dénombré dans le département de l’Atacora 549 417 habitants avec une densité de 26,8 habitants au km2. Les femmes représentent 50,76% de la population totale du département. On compte 97,0 hommes pour 100 femmes. La population rurale est de 342 413 habitants soit 62,3% contre 207 004 habitants en milieu urbain.
Les ethnies dominantes sont les Batonu (19,1%) suivis des Berba (14,2%) à partir du Centre jusqu’à l’Ouest et les Waama (11,2%). Quant aux Peulhs (9,8 %), ils se rencontrent dans l’ensemble du département, mais de façon moins remarquable dans les communes de Boukombé, Cobly et Matéri. Les populations de l’Atacora pratiquent la religion traditionnelle (47,6%), l’islam (7,9%), le catholicisme (5,9%) et pour (17,5%) ne pratiquent aucune religion.
B- SITUATION GEOGRAPHIQUE DU DEPARTEMENT
Situé dans la partie septentrionale à l’extrême Ouest du Bénin, le département de l’Atacora compte neuf communes que sont : Natitingou (Chef-lieu du Département), Kérou, Kouandé, Péhunco, Cobly, Boukombé, Matéri, Toucountouna, Tanguiéta et regroupe 384 villages. Il est limité au Nord par la République du Burkina-Faso, au Sud par le département de la Donga, à l’Est par les départements de l’Alibori et du Borgou et enfin à l’Ouest par la République du Togo. Avec une superficie totale de 20 499 km2, l’Atacora est le troisième département par son étendue, après l’Alibori (26 242 km2) et le Borgou (25 856 km2).
Outre le Burkina-Faso et le Togo, l’Atacora offre au Bénin l’ouverture sur d’autres pays de la sous-région ouest-africaine tel que le Mali. Ce facteur influence beaucoup les systèmes d’offres et de demandes des produits alimentaires dans le département.
Milieu naturel
La chaîne de l’Atacora avec 700 mètres d’altitude en moyenne, dont le sommet se situe à Boukombé (835m), représente le château d’eau d’où coulent les grands fleuves du Bénin et du Togo (Ouémé, Mono, Mékrou, Pendjari et Oti, Kérou ou Kouamongou…). Ce trait physique explique non seulement le caractère très accidenté du relief, mais aussi l’insuffisance des terres cultivables qui de surcroît, dégradées par l’érosion, les rendent infertiles et inaptes aux cultures.
Le réseau hydrographique est dominé par deux principaux fleuves : la Pendjari (135 km) et le Mékrou (410 km) avec leurs affluents qui baignent la plupart des communes à l’exception de Cobly et Toucountouna. Dans l’ensemble du département, 36 retenues d’eau ont été aménagées pour favoriser la maîtrise de l’eau et le développement des cultures irriguées.
Le climat du département de l’Atacora est en général du type soudanien à deux saisons : la saison pluvieuse de juin à octobre et la saison sèche de novembre à mai. De remarquables décalages saisonniers s’observent selon qu’on évolue de Cobly vers Péhunco ; il s’agit de la précocité des pluies dans la partie Est du département par rapport à l’Ouest. Jusqu’à présent, la régularité de l’harmattan s’observe (novembre à février) en se faisant plus remarquer en décembre. Dans les localités de l’Est (Kérou, Kouandé et Péhunco), on rencontre une savane parsemée de quelques arbres de karité et de néré. Elle devient plus claire lorsqu’on évolue vers l’Ouest excepté la réserve de la Pendjari, les forêts classées de l’Alibori supérieur dans Kérou et celles de Kouandé qui apportent une nuance à ce constat.
On rencontre trois types de sol dans le département de l’Atacora : des sols ferrugineux du type tropical par endroits avec une couche arable assez suffisante pour les cultures annuelles ; des sols de type ferralitique surtout dans les régions montagneuses de Matéri et Tanguiéta ; des sols hydromorphes légers, localisés surtout dans les pénéplaines ou dans les bas-fonds. Cette variation des sols permet de l’Est vers l’Ouest, la culture des tubercules et des plantes à racine (igname, manioc et patate douce), des céréales (mil, maïs, fonio, sorgho) et des légumineuses.